Les incendies du sud m'ont fait déterrer une photo de 97, 1ᵉʳ mois de mon service national à Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) et le début de cinq années. Hormis qu'aucun ne soit souriant dessus, c'était une période où...
- seulement la moitié de la section ira en service incendie, les autres auront échoué, reformés ou blessés
- nous apprendrons l'humilité, nos limites, à endurer et à la fermer
- en manœuvres, nous aurons envie d'emplâtrer notre chef
- en interventions, nous remercierons ce même chef de nous avoir évité le pire
- nous respecterons les règles et les transgresserons parfois
- nous regretterons des bizutages d'un autre âge
- nous pesterons d'attendre pour partir en intervention
- nous râlerons à la 15ᵉ intervention de la journée, mais pour rien, ne laisserons notre place
- garde cuisine, nous privilégierons nos potes et pourrirons les plats de nos chefs
- nous soutiendrons, sans faillir, nos chefs pour leurs évaluations
- nous garderons les théâtres et leurs soirées intemporelles
- nous gouterons la Seine et les douches à la Bétadine
- nous arpenterons les catacombes et ses visiteurs improbables
- nous découvrirons des beaux quartiers plus glauques que les quartiers populaires
- nous serons fiers des 600 francs par mois
- nous défilerons sur les Champs Élysées et un président nous serrera fermement la main
Le fort de Villeneuve Saint-Georges a fermé, le service national n'existe plus et pour les nostalgiques, ce n’était pas mieux avant. C’est l’époque qui le permettait.
Mais rejoindre la caserne de votre ville comme volontaire ou réserviste, c'est vivre des moments collectifs qui n’existent que peu ailleurs.
N'hésitez pas les rencontrer.